31.10.09

Cette photo me perturbe. J'ai quasiment l'impression que quelqu'un a tenté de photographier quelque chose qui a finalement disparu. Je sais pourtant parfaitement qu'il ne s'agit que de Damien qui avait besoin d'un mur vide pour le fond d'une image. Mais je ne peux pas m'empêcher de lui trouver un truc, presque cinématographique.
Ces émissions de m*rde sur les machins étranges me collent au canapé, il y a de la pub pendant dix minutes toutes les quinze minutes et les micro-reportages racontent qu'une vieille femme entend des souffles dans son château et que c'est sans doute une arrière arrière petite ancienne fillette éloignée qui se serait faite étouffer dans une cave et moi,
je suis là, je tente d'y croire, je voudrais pouvoir halluciner et à la fois pas du tout, parfois je sens les prémices d'un léger mal de ventre à l'écoute d'une histoire d'hopital à revenants et finalement non.
Elle m'a dit Dis donc nous deux, après, on va se raconter des histoires hein.
Alors après le chinois avec Alexandre, on a été toutes les deux fouler le sol des cabines d'essayage des galeries lafayette pour finir en terrasse, place Grenette, avec un soleil à brûler tous les blancs (pas les hommes blancs, plutôt les couleurs blanches sur les photos).
Elle portait la chemise d'un homme qui n'était pas son père et avait une genre de valise énorme de choses à me raconter. Mais un genre de valise à la Paris Hilton, un truc multiple avec des bouts qui dépassent de partout.
Je crois que c'est une activité que l'on adore l'une comme l'autre, commencer une conversation par la question Bon, je commence par où?
Et savoir que s'il ne faisait pas de plus en plus froid, que si la nuit n'arrivait pas pour nous déloger de nos chaises, nos mots pourraient s'étaler pendant des décennies.

29.10.09







Je pars rejoindre Jess et puis je passerai la soirée avec ma maman.
Je vous mets quelques petites broderies et enfile mes chaussures.

28.10.09

Je suis dans la chambre de Damien, dans le salon, des garçons travaillent. Ils ont des exclamations de refaiseurs de monde, parfois, j'entends des choses incroyables de non probabilité, et je sais que c'est ce qui fait le plus avancer.
Tout à l'heure je leur ai apporté un saladier de pâtes au beurre avec le gruyère et les fourchettes, j'étais alors une nounou, encourageant cette bataille de cerveau, le sourire en coin.
Pendant ce temps, je fais de la broderie. Je me suis levée ce matin avec cette envie de broderie. J'ai marché jusqu'à la mercerie proche du jardin de ville et me suis exclamée: - Je veux faire de la broderie, il me faut, du tissu, des fils, une aiguille, et un truc pour maintenir le tissu pendant que je le piquerai. - Un tambour? - Oui un tambour!
La dame a ensuite soutenu pendant de nombreuses minutes que vu mon ignorance notoire en la matière, je devais débuter par des bouts de tissus pré-imprimés avec d'ignobles dessins de cœurs ou de chiens.
Je soutenais quant à moi que je voulais obtenir quelque chose de très mais alors très personnel. Autrement dit que je voulais broder des femmes nues à tête de paon et que ce n'était pas le genre de motifs arborant ses cahiers d'abécédaires.
Elle a fini par céder, il faudra que je vous montre.

En attendant, si vous cliquez sur l'image, vous découvrirez de plus près la somptueuse tresse de la copine Hélène qui est paraît-il "TROP SIMPLE à faire!"

27.10.09


Je ne sais pas expliquer ce que j'ai ressenti lorsque j'ai vu Thibault s'éloigner en vélo, englouti par la nuit de samedi. Tous ces cousins, je ne les vois jamais, je peux dire jamais, une fois par an voire moins, c'est juste jamais, lorsqu'il s'agit de la famille.
En général, je n'y pense pas, eux non plus. On traverse nos années chacun de notre côté, à des centaines de kilomètres de distance. On sait que l'on existe, que la bande existe.
Et pourtant, pourtant lorsque je les vois passer la porte, on ne peut s'empêcher de se toucher, de poser nos mains sur nos hanches, de se frôler, de se réapproprier cette parcelle de corps qui fait aussi partie de nous, finalement.
Chaque fois, on se promet de se revoir, plus souvent, de prendre le train, on se rappelle que l'on est pas loin. Mais tout le monde sait que rien ne changera et finalement tant pis, pourquoi pas, puisque chaque fois que nous sommes réunis, c'est beau et si renversant.

25.10.09

Paris, donc du retard dans mes posts,
je veux pouvoir prendre le temps de vous expliquer.
:)

24.10.09

Je suis à Paris, j'ai dormi sur un petit matelas installé par terre par mamie, ici, chaque chose a sa place. Je n'étais presque jamais venu, dans leur nouvel appartement, c'est grand comme une maison, mais ce n'est pas LA maison d'avant, celle où il y avait le tiroir à jouets et la chambre pour les cousins.
Je reste jusqu'à lundi soir, la seule chose, c'est que le ciel est vraiment GRIS et qu'il pleure depuis ce matin. De la musique classique traverse le salon, la salle de bain sent bon.
J'aimerai que tout le monde ai une maison de grand-parent comme la mienne.

23.10.09


J'avais cette douleur à la dent depuis seulement quelques jours. Alors j'ai tapé dentiste Lyon sur Google et je suis tombée sur mon adresse. Mon adresse, mon étage. Je me suis dis mince, je ne suis pas dentiste.
Avant d'y repenser, d'ouvrir la porte de mon appartement, de fixer celle de mon voisin d'en face qui est en fait un réel cabinet dentaire avec une belle plaque dorée.
C'est presque magique, j'avais oublié l'existence du docteur Martinez, c'est un peu comme avoir envie de se couper les cheveux et se rendre compte qu'une coiffeuse professionnelle habite en fait dans votre salle de bain.

22.10.09


Hier nuit, j'écoutais ma voisine, son copain et leur lit en train de faire l'amour, je ne les écoutais pas réellement mais il n'y avaient qu'eux trois, chacun à leur manière qui rompait le silence de mon plafond.
Et je me disais doux jésus, je suis certaine que la chaise que je lui ai prêté il y a une semaine, assiste bien malgré elle, à la scène.
Je pense souvent à cette chaise, que je n'ose pas réclamer, et dont je n'ai absolument pas besoin. Je me demande souvent, est-il possible qu'elle passe devant chaque jour, dans son salon, et qu'elle ne la remarque même plus, qu'elle se dise "C'est sans doute un meuble qui a toujours été là, à cet emplacement, aussi loin que je me souvienne, je ne vois pas d'où elle provient."
Elle est venu la chercher il y a bientôt une semaine, c'est une drôle de chose qui nous relie, un drôle d'oubli.

21.10.09


Lorsque mes pieds ressemblent à ça, au moment de quitter l'appartement pour rejoindre l'école, c'est que Damien est forcément parti la veille.
Je me réveille pas contente, je prends ma douche pas contente, je mange pas contente et j'enfile mes habits de lendemain de départ, pas contente.
Cette tenue est extrêmement garçon, je porte un jeans aussi mou et détendu qu'un chamallow grillé, nommé le pantalon d'enfant, par Charlotte.
Ainsi que des baskets à 10 euros, nommées les petites chaussures de bowling, par Charlotte.
J'ai complété le tout par ma veste en cuir, un bon pull gris col rond, mon sac en bandoulière et une queue de cheval, je n'étais pas, une fille.
J'étais juste une rien, pas contente du tout.
Alors à midi, pour combler son absence, je suis allée lui acheter un petit cadeau, comme une faible et pourtant ça m'a remise de bonne humeur et maintenant, même si la pluie fait un incroyable bruit dehors, et bien je regarde le petit sac plastique tout là bas de l'autre côté du salon et ça me rend un peu plus contente.
Sur ebay, c'est bien beau, les remises en main propre, mais quand tu vois qu'ensuite, l'évaluation porte davantage sur le physique de la vendeuse que sur la transaction, tu te dis qu'un bon vieux colis aurait aussi bien fait l'affaire.

J'ai encore les jambes sous la couette et ça me donne vraiment envie de m'y replonger toute entière.

20.10.09


Je n'ai jamais compris pourquoi je faisais partie de cette catégorie de filles qui ne connaissent rien au maquillage. Je me lève chaque matin quelques minutes seulement avant de devoir partir et me contente de jeter de l'eau sur mon visage et de passer mes doigts dans mes cheveux.
Et lorsqu'il m'arrive de sortir du lit presque une heure avant l'école, je passe à coup sûr au moins trois quart d'heure en culotte devant mon bol, ma télé ou mon ordinateur, avant de songer à ma tête.
Je n'ai pas un seul crayon ni mascara ni beaucoup d'autres choses dont je ne connais même pas le nom. Je crois qu'on m'a maquillé trois fois en tout dans ma vie, pour des jours de l'an, et dernièrement, la soirée rock'n'roll.
Je n'ai qu'un micro-secret qui est de me passer un glaçon sur le visage matin et soir, jusqu'à ce qu'il soit totalement fondu. Ensuite je trouve ma peau douce et bien vivante. Et c'est, aussi incroyable et économe que cela puisse paraître, le meilleur soin pour l'acné que j'ai découvert jusqu'à maintenant. Le moindre petit bouton ne résiste pas à plus d'un ou deux jours de glaçons.

Je vous invite à livrer vos petites habitudes matinales :)

19.10.09

Voilà ce que la mamie d'Hélène lui tricote, lorsque celle-ci lui donne une photo de chez Garance Doré en lui disant "Je veux la même chose que la fille!"
Un magnifique bandeau bien épais en grosses mailles noires.

Le résultat, porté par moi, dans une cabine d'essayage si grande que j'aurai pu y installer un canapé et une cuisine équipée:


Et le modèle :


Hélène, faut que ta mamie elle ouvre un petit shop bien branchouille dans une rue piétonne je sais pas moi. Qu'elle se débrouille comme elle veut mais j'en veux UN de bandeau bouillotte! 

Damien est encore là, on vient de finir la purée, c'est la dernière nuit dans mon tout petit lit d'étudiante puis il reprendra le chemin de sa ville.
La voisine du dessus est venue me piquer une chaise avant-hier soir, je crois qu'elle l'aime un peu trop. C'était pour un "apéro", peut-être que son apéro dure 3 jours mais j'en doute.
Elle a une tête rigolote et des lunettes, je l'avais rencontré dans l'ascenseur, elle s'était exclamée "AH! Moi qui pensait qu'il n'y avait que des vieux dans cet immeuble!"
J'ai hâte de la rencontrer d'avantage. 
Ça me fait doux, de savoir qu'il y a quelqu'un de presque un peu comme moi juste après mon plafond.

(si vous cliquez sur les images, vous verrez les détails)

17.10.09


Je n'en possède qu'une seule paire et au vu du prix, celui qui me troue mes collants cœur, je l'achève à coup de pelle.
Il fait déjà totalement noir dans l'appartement, à seulement 18h. C'est si triste, ce froid, cette lumière déclinante.
Il faut que je travaille, que je sorte mes feuilles et mes stylos, que ce soit fait. Lundi il y aura la seconde sélection, il me semble, il ne choisiront plus qu'un seul projet destiné à poser fièrement dans les rues. J'aurai mal au ventre et les mains tremblantes, les joues roses, rouges, rouges, de chez rouges, ce sera drôle, ensuite.

Je trouve que c'est vraiment la liberté, d'avoir un carnet de timbres dans son porte-feuille. Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai pensé ça, en cherchant un timbre à coller sur l'enveloppe pour Alexandre.
Je n'écris pas tous les jours, malheureusement, mais lorsque je décide de fabriquer une enveloppe, j'ai toujours de quoi l'envoyer voyager.
Ce matin j'ai été réveillée par la sonnette, j'ai empoignée mon peignoir, persuadée qu'il allait s'agir de Damien, et j'ai ouvert sans trop réfléchir.
Résultat, je me suis retrouvée à devoir signer un accusé de réception devant un facteur barbu, avec au minimum, un téton dehors. Je n'ai pas vérifié mais je peux presque le parier.
C'est fou ça, chez Tabio, ils livrent leurs collants avec accusé de réception! Alors que l'enveloppe avait plus que la place de rentrer dans ma boîte aux lettres.
Suite à ça, j'ai appelé Hélène pour savoir quel temps il faisait, m'étant déjà recouchée en omettant d'ouvrir les rideaux.
Elle en a profité pour m'appâter à coups de mails remplis de liens parlant chaussures et autres. Et a fini par me convaincre de bouger mes fesses juste après un dîner presque parfait pour partir à la recherche de lunettes à moustaches.
Je me demande si je ne me suis pas faîte un peu arnaquer, étant donné que j'ai bien l'impression qu'il fait pas loin de moins douze derrière la fenêtre.

sur l'image: Hélène

16.10.09

cette vidéo fut ma petite larmiche du coup d'éco gestion


L'autre soir, Jessica est venue dormir à la maison, elle avait dans son sac des petits fils tissés. Elle m'a expliqué qu'elle voulait illustrer la correspondance de deux lettres d'amour. Elle m'a dit Tu vois mon tissage, c'est une discussion d'amour. C'est vrai que ça y ressemblait beaucoup.
Je lui ai sorti deux enveloppes et on s'est assises sur ma couette.

Aujourd'hui, en sortant de l'école, je suis passée acheter une tablette de chocolat avant de prendre le métro. Mon chocolat préféré, le seul que j'aime, le au lait avec du riz dedans ils disent, du riz fin.
Et puis dans le métro, je croquais ma tablette à pleines dents en repensant à l'émission qui m'avait dit en début de semaine, que le chocolat rend heureux.
Je me demandais si d'autres personnes avaient aussi vu cette émission et si elles étaient en train de se dire Cette fille est en train de se rendre heureuse.

15.10.09

ce texte date du mois d'août, mais maintenant je peux en sourire autant que sur l'image


J’ai de nouveau ce petit point rouge au creux du bras.

Je m’y suis pris plus tôt cette année, je n’ai pas attendu de pouvoir remplir

des éviers de cheveux, de finir par envier les filles qui pouvaient à la fois

détacher leurs cheveux, et porter une veste noire, sans craindre de la recouvrir,

je n’ai pas attendu de devoir fabriquer un chignon chaque matin,

pour ne pas que ça tombe toute la journée, j’ai eu peur à temps disons.

C’était dur, c’était il y a presque un an maintenant, et jamais,

je n’ai réussis à écrire un seul mot à ce sujet.

Je me souviens très bien de ce rendez-vous chez la docteur,

j’avais attendu des mois, j’avais attendu de ne plus pouvoir penser à autre chose,

et j’avais un mal fou à parler, à réussir à expliquer que,

que je devais passer l’aspirateur chaque jour car ils recouvraient mon parquet,

que ma queue de cheval n’avait jamais été aussi fine.

Personne ne savait, j’avais honte, et très mal à la fois,

je n’arrivais de toutes façons pas à en parler sans que mes yeux ne me piquent.

C’était une peur de chaque seconde, c’était des heures devant des miroirs,

les miroirs de chaque magasins, les vitres réfléchissantes, sur le trottoir,

je m’arrêtais partout, pour vérifier, le dessus de ma tête.

Aujourd’hui ça recommence, et pour une fille, pour une femme,

je sais que c’est très dur à surmonter, à voir venir, à vivre chaque jour,

je ne sais pas comment expliquer l’effroyable effet que cela produit

de regarder toutes ces mèches glisser dans le trou de la cabine de douche,

chaque matin. Il y a des choses auxquelles on ne pense pas, l’état de l’oreiller,

à 7h, l’état du dossier du canapé, à 23h.

Cette fois-ci, je n’ai pas attendu septembre, on a pris mon sang à midi

et je pense j’espère que ça ira, mieux, bientôt.

14.10.09


J'ai été au musée d'Art Contemporain, voir un bout de la biennale. Il y avait de drôles de choses, je me suis retrouvée à faire des photocopies de ma main accompagnée de bandes de cassettes vhs, au milieu d'une salle d'exposition. Puis j'ai cueilli une tulipe jaune dans un cratère qui traversait une pièce avant d'apprendre que l'artiste désirait que l'on offre la fleur à un inconnu en sortant.
Je suis ensuite rentrée jusqu'à chez moi, sans parvenir à rien, avec ma tulipe tenue à l'envers, de peur de la faire flancher. J'observais chaque personne, dans le métro, et chaque personne observait ma tulipe sans soupçonner une seule seconde qu'il était en train de passer un micro-casting.
Finalement il y a eu cette grosse femme, cette petite fille trop riche, ce charmant étudiant, et je n'y arrivais juste, pas. Je savais que j'étais obligée, que c'était la règle, que j'avais déraciné cette fleur d'une œuvre et j'avais honte de moi de ne pas réussir à tendre le bras.
Je me suis retrouvée dans mon salon à enrouler un petit papier autour de la tige avant de la ramener dans l'ascenseur, que j'ai ensuite fais redescendre seul, jusqu'au rez-de-chaussée.
Je guette maintenant le bruit qu'il fera lorsqu'un "inconnu" entrera à l'intérieur. Osera t-il toucher à ma fleur ou aura t-il peur de gâcher une surprise qui semble ne pas lui être destinée?
Mes mots sont pourtant simples.

13.10.09




J'écoute ça toute la journée, ses fins de phrases me rappellent tellement de choses, que ce soit Zizi Jeanmaire dès le début (maman qui danse il y a quelques années), ou Juan les Pins pour les summer vacations à 1min40 (Caro et nos premières vacances à deux). Ça me fait aimer ce morceau vraiment très fort.
Chaque fois je pense à elles et non pas que je n'arrive pas à y penser habituellement, mais je ris chaque fois du clin d'œil.
Peut-être y trouverez-vous des anecdotes, vous aussi.

12.10.09



Ce week-end, on a cuisiné, un peu, coupé des légumes, tout mélangé avec les doigts dans le wok. Ils étaient magnifiques les poireaux, en rondelles, leurs dégradés de verts, de blancs. Ce week-end, j'étais un peu énervante, ou juste énervée, je ne parlais pas toujours bien, je n'étais pas toujours bien, et maintenant j'ai envie de le bichonner.
Le pire moment est lorsque le train démarre, lorsqu'il m'arrache du sol, j'ai envie de tendre les bras, de m'accrocher à n'importe quoi. Et lorsque je sens qu'il me déracine, avec son rythme régulier, qu'il ne s'arrête pas, même si je le veux,
alors vient le moment où je me dis Mais alors, tu ne t'ai pas encore habituée? Après plus d'un an? Mais non, je ne m'y habitue pas. Il y a pire, il y a toujours pire, mais ça me semble usant.
J'étais fatiguée, lors de la garde alternée, de changer de maison chaque semaine, de faire et défaire ma valise. Et maintenant, c'est une autre fatigue, une fatigue de l'esprit, du cœur, du cœur, ouais. J'en ai marre, en fait, les lundis en ont toujours marre.

10.10.09


Je vous invite à cliquer sur l'image si vous souhaitez voir la série en plus grand.
La troisième est ma favorite. Ce sont des affiches pour un conservatoire de musique.
J'ai mal au dos d'être restée baissée derrière l'objectif pendant de longues minutes, heures, je ne sais pas. Quant aux membres de la famille, ne parlons pas des crampes et autres courbatures. Ils sont trop gentils.

9.10.09


Lorsque je prends le train, je suis toujours fatiguée.

Soit c'est le vendredi soir, en direction de Grenoble, et alors c'est la soirée du jeudi soir, qui me fait m'endormir jusqu'à Damien,

soit c'est le lundi matin, en direction de Lyon, et alors c'est le réveil de 5h30 qui me fait m'endormir jusqu'à mon école.

Je pose alors mon sac sur le siège d'à côté, et me couche sur le côté, en surélevant bien mes pieds sur la petite poubelle, pour éviter tout risque de crampe.

Bien souvent, je suis embêtée en milieu de parcours par le contrôleur qui me réveille avec le bruit de sa poinçonneuse.

Mais ce soir, je ne suis pas fatiguée, du tout. Je me suis couchée tôt hier soir, réveillée tôt ce matin, mais avec une nuit correcte, et de plus, je ne suis sortie de chez moi, que pour regarder un film en cours de philosophie, devant lequel j’ai tout de même trouvé le moyen de m’endormir, la tête sur mon cahier.

J’ai de la marge niveau sommeil, et malheureusement, je suis dans le train, on est vendredi soir, et je suis déjà effrayée à l’idée de ne rien avoir à faire de ces deux énormes heures.

Je me suis fait un chignon plutôt réussi avant de partir, je me retrouve donc également dans l’incapacité de poser ma tête sur le dossier, ce qui risquerait de le détruire littéralement.

Mais ce n’est pas tout, j’ai décidé de me la jouer sexy girl, ce qui inclut bas noirs jusqu’à mi-cuisses, et robe vaporeuse, le tout m’achève en m’empêchant de me coucher dans l’espoir de m’assoupir, au risque de dévoiler ma panoplie glamour à de bien nombreux inconnus.

J’ai presque l’impression d’être dans une épreuve de Koh Lanta.

Je viens donc de me lever et de me résoudre à récupérer mon mac dans ma valise afin de pianoter le plus longtemps possible. Ou faire de l’image, à la rigueur.

J’en viens presque à espérer que le contrôleur arrive, je sens que je risque d’être bavarde aujourd’hui.

La femme de la rangée d’à côté vient de se réveiller subitement, après que son téléphone ai sonné au moins sept fois. Son amoureux vient de lui annoncer qu’elle s’était sans doute endormie car cela faisait une demi-heure heure qu’il l’attendait sur le quai, et que le train était passé sans qu’elle n’en sorte.

Elle ne cessait de dire « Où je suis, mais je sais pas où je suis, la seule chose que je sais c’est que je suis encore dans le train. »

Elle semble paniquée, pose des questions au contrôleur, elle va devoir aller très loin pour réussir à reprendre un train dans le sens inverse, elle en a pour deux heures de plus, je la plains.

Son attitude me fait penser à Julia Roberts, dans Pretty Woman, avant qu’elle ne rencontre Richard Gere. Elle est aussi belle et sans gêne.

Et sa voix me fait penser qu’elle doit sans doute fumer ses cigarettes par lot de dix.

Ce train, c’est le train des survivants, seize gares entre Lyon et Grenoble, la même chose en sens inverse. Alors c’est un peu à celui qui restera jusqu’au terminus. Je mise sur les gens, au départ, et puis je compare avec ceux qui sont toujours là à la fin.

En général, il ne reste pas grand monde, on est la dernière portée.


sur les images: ma copine Jessica

Le vendredi, l'école commence à 13h45. Mais j'ai tellement peur de ne pas réussir à tout faire que je me suis levée à 7h pour courir jusqu'aux pinceaux.
Je me suis assise devant la table basse et j'ai trempé mes ustensiles dans la peinture, au bout de 10 minutes je me suis rendu compte, que j'étais nue et morte de froid, que mes yeux n'étaient pas encore parvenus à s'ouvrir, et que mes mains tremblaient tellement que l'ensemble peinait difficilement à ressembler à quelque chose.
J'ai donc tout recommencé, et dans l'ordre, je me suis aspergé le visage, attaché les cheveux, j'ai enfilé un pyjama et me suis préparée un bol rempli de lait, de céréales et de beaucoup de sucre. Que j'ai ensuite avalé en 3 minutes avant d'attendre patiemment que mes mains cessent de sautiller au bout de leurs poignets.

8.10.09


Il faudrait que j'aille me coucher, ce soir, je me suis endormie à 19h, sous la couette, avec le chargeur du mac qui me brûlait le dos. En me réveillant j'ai lancé Sunny Afternoon des Kinks et me suis fais griller des rondelles de patates.
Plus tôt dans l'après-midi, après m'être rentrée dedans et s'être excusée, une jeune femme m'a demandé dans combien de temps allait arriver le T1, elle avait une cane, était aveugle et ne pouvait pas lire le panneau numérique décomptant les minutes restantes.
J'ai réalisé qu'elle n'avait sans doute jamais vu le tramway de toute sa vie et que lorsque je lui ai répondu "Il approche, justement.", elle n'avait aucune réelle idée de ce qui approchait. Je me suis demandé la forme qu'avait le tramway dans sa tête, j'aurais adoré lui faire dessiner. Peut-être aurait-elle fait quelque chose de très futuriste, ou l'inverse. C'est fou de se dire que son tramway à elle ressemble peut-être à une cheminée, ou à un barbecue.
Ou peut-être est-il juste ce qu'il faut.

Je crois que si mon corps me gratte, me démange, si je griffe mes bras mes jambes mon dos mon ventre toute la journée, si on me dit à longueur de temps T'es toute rouge LÀ!, ce n'est pas qu'il y a des puces chez moi ou chez Damien (comme nous l'avions au préalablement pensé) mais c'est juste que je ne me suis pas encore habituée à ce rythme de travail, à ne pas avoir une soirée pour moi, à déjà savoir que je n'aurais jamais le temps de tout faire, même s'il me reste encore 15 jours.
J'ai l'impression d'être un ado à qui ont a toujours permis de se coucher après le film de 21h et à qui ont change subitement les règles.
Il faut dire, que je me suis toujours sorti de mon travail d'école avec des pirouettes, des choses de dernière minute, qui s'avéraient être pas si mal que ça, finalement. Aujourd'hui j'ai l'impression que même si je fais tout à la dernière minute, il faudrait quand même que je commence dès maintenant.
Je n'ai pas plus de travail que le moitié des étudiants, c'est seulement que moi, ça me fait bouder, ce changement, et que j'ai tout qui me gratte, et que je trouve plus mon ordonnance de kestin, voilà.

7.10.09


Chez la tante de Jessica, on a déplacé le piano et elle a passé tout son début de soirée à jouer avec les pieds. Tandis que, debout sur une chaise digne de Versailles, je photographiais la mise en scène. J'ai trois mille douze kilos de travail sur les épaules et des rendus à n'en plus finir.
Depuis que je n'ai plus de canapé je travaille assise sur le parquet, le dos contre le mur. Actuellement, j'en viens à douter de l'existence de mes fesses tellement je ne les sens plus.

6.10.09


Ce soir, quand les filles sont parties, je me suis bricolé des lunettes pour avoir des yeux de star qui admire les nuages.
Hier soir, il a fait semblant de repartir. Il était là jusqu'à minuit, devait repartir jusqu'à Grenoble rendre la voiture à Mathieu, il m'avait prévenu, on dîne, et je repars, je ne m'endors pas ici à Lyon.
Alors à minuit, il a enfilé son manteau, ses chaussures et mis son sac sur son dos. Il m'a fait un gros bisous, j'ai caressé sa nuque comme chaque fois et il a passé la porte.
Je l'ai regardé entrer dans l'ascenseur, il m'a dit de fermer la porte, de rentrer me remettre dans mon lit.
J'ai fermé la porte mais j'ai regardé par le petit œilleton. Longtemps, assez longtemps pour le voir ressortir de l'ascenseur, faire semblant de claquer la porte après avoir demandé à l'ascenseur de redescendre au rez-de-chaussée.
L'ascenseur est descendu tout seul, vide, il a fait le bruit habituel, j'aurai bien pu croire que Damien était parti pour de bon.
Mais il était là, juste derrière ma porte, je le voyais dans l'œilleton, j'avais l'impression de regarder un enfant faire une bêtise. Il a attendu quelques instants, moi, je sautillais sur place.
Puis il a sonné et s'est écrié oh surprise, en fait je reste jusqu'à demain.

J'ai envie de te manger tellement je t'aime, je ne sais pas quoi faire de toi.
C'est comme ça parfois, on voudrait serrer fort dans ses bras, et passer de l'autre côté,
ou à l'intérieur, rester au chaud, on sait très bien que ce sera notre parfaite maison,
dans l'amoureux.

image: http://www.secretmessageservice.com/

4.10.09


Je suis à Grenoble, demain matin, le train repartira bien avant 7h du matin pour rouler jusqu'à l'école, presque deux heures. Ça fait mal au ventre de sentir le départ proche, de regarder les dernières heures de dissoudre si rapidement. Il est dans sa chambre, sur son ordinateur, j'ai mis l'eau à chauffer. Ce soir je pourrai encore toucher ses épaules, il faudra en profiter mais finalement ça ne change pas grand chose.
Sur l'image, Lou, qui vient de réussir à démarrer son vélo toute seule. Un pieds sur une pédale, on pousse un bon coup et on pose le second. Elle était trop fière.

3.10.09


Ce soir, nous avons regardé Good Morning England, et je dois dire que je ne m'étais encore jamais aperçu à quel point c'était une bêtise de ne pas voir ce film plus tôt.
Au cinéma je veux dire, avec toute cette musique qui m'aurait sans doute incroyablement envahi.
C'est le genre de film qui donne envie, donne envie de tout, des envies de porter des vestes en velours violettes et des robes parsemées de petites ancres marines. Donne envie de danser seul, de danser accompagné, dans des parcs, dans des chambres, sur du gazon, ou des lits, de bouger finalement.
Lou ne pouvait d'ailleurs pas s'en empêcher et l'air produit par son corps en mouvement faisait sans cesse tanguer la toile de l''écran descendu du plafond.
Il donne également envie d'aimer, les gens qui nous entourent, de passer d'avantage de temps, avec ceux qui comptent, aussi différents de nous soient-ils, et donne également très envie de faire l'amour sur la couchette d'un paquebot.

Sur l'image, Damien décolle. Je crois vraiment que le vol est une sorte de cap, une sensation que l'on a peine à retrouver tout au long de notre vie, un truc à vivre au moins une fois, c'est un peu comme goûter un nounours en chocolat, ça paraît banal, mais si on ne le fait pas au moins une fois, alors on peut dire qu'on ne pourra que s'approcher plus ou moins près de cette sensation sans jamais réellement l'atteindre.
Je viens de rentrer, je me suis donné jusqu'à 4h du matin pour me coucher, je suis tout juste dans les temps, l'appartement est déjà tout noir et mes jambes nues, sous la couette. J'ai pédalé comme jamais pour traverser la presqu'île et retrouver mon chez-moi, les pavés faisaient un boucan énorme sous mes roues. Madonna hurlait Holiday. J'avais toute la nuit pour moi.
La soirée s'est terminée en chocolat chaud chez Faustine qui tentait vainement de réserver des billets pour Turin sur le site de la sncf en maintenance, l'ordinateur à demi dans le vide afin de capter le réseau d'un quelconque voisin.
Je ne sais pas du tout si demain elle changera de pays pour s'engouffrer dans les bras de celui qu'elle préfère mais je sais que moi oui, tout en me contentant de ne changer que de ville.

Peut-être que certains mots ne sont pas assemblés de manière conventionnelle, cela signifierai alors que la soirée n'aurait pas été composée que de chocolats chauds.

bla bla bla

2.10.09


Ce soir je vais aller danser. Sur mon vélo rouge je regagnerai l'appartement de Camille et puis j'enfilerai des choses noires, car il paraît que ce soir, il faut être rock. Je refuse tout de même, de filer mes collants, même si j'avoue que, c'est pas du jeu.
Ça va me faire du bien, de danser un peu, de siroter quelques grenadines et de rigoler.
Puis demain, il faudra se lever tôt, prendre le train, monter en voiture jusqu'à la piste de décollage et regarder Damien s'envoler, cette fois-ci ce sera lui qui sera sous la voile. Ça va me rappeler mes douze ans.
Lorsque j'ai vu mon petit frère, et son petit corps à l'âge de douze alors je n'ai résolument pas compris comment maman avait fait pour me laisser voler au même âge, sans personne dans mon dos, manier le parapente infiniment plus grand que moi et traverser les nuages, seule.

1.10.09


Ce soir, j'ai fais l'acquisition de cette petite chose peugeot à sacoches. Il faut bien que la grève des transports ait au moins un point fort, elle fait travailler mes mollets.
Ce soir, c'est peinture, et Jess vient aussi travailler dans mon salon. Je pense à ma bécane là bas en bas dans la cour aux poubelles, j'ai tellement peur qu'un papi arrive avec sa pince et me le pique que je me demande comment je vais faire dans le futur pour ne pas y penser chaque seconde.
Je file acheter une salade et des céréales.