9.10.09


Lorsque je prends le train, je suis toujours fatiguée.

Soit c'est le vendredi soir, en direction de Grenoble, et alors c'est la soirée du jeudi soir, qui me fait m'endormir jusqu'à Damien,

soit c'est le lundi matin, en direction de Lyon, et alors c'est le réveil de 5h30 qui me fait m'endormir jusqu'à mon école.

Je pose alors mon sac sur le siège d'à côté, et me couche sur le côté, en surélevant bien mes pieds sur la petite poubelle, pour éviter tout risque de crampe.

Bien souvent, je suis embêtée en milieu de parcours par le contrôleur qui me réveille avec le bruit de sa poinçonneuse.

Mais ce soir, je ne suis pas fatiguée, du tout. Je me suis couchée tôt hier soir, réveillée tôt ce matin, mais avec une nuit correcte, et de plus, je ne suis sortie de chez moi, que pour regarder un film en cours de philosophie, devant lequel j’ai tout de même trouvé le moyen de m’endormir, la tête sur mon cahier.

J’ai de la marge niveau sommeil, et malheureusement, je suis dans le train, on est vendredi soir, et je suis déjà effrayée à l’idée de ne rien avoir à faire de ces deux énormes heures.

Je me suis fait un chignon plutôt réussi avant de partir, je me retrouve donc également dans l’incapacité de poser ma tête sur le dossier, ce qui risquerait de le détruire littéralement.

Mais ce n’est pas tout, j’ai décidé de me la jouer sexy girl, ce qui inclut bas noirs jusqu’à mi-cuisses, et robe vaporeuse, le tout m’achève en m’empêchant de me coucher dans l’espoir de m’assoupir, au risque de dévoiler ma panoplie glamour à de bien nombreux inconnus.

J’ai presque l’impression d’être dans une épreuve de Koh Lanta.

Je viens donc de me lever et de me résoudre à récupérer mon mac dans ma valise afin de pianoter le plus longtemps possible. Ou faire de l’image, à la rigueur.

J’en viens presque à espérer que le contrôleur arrive, je sens que je risque d’être bavarde aujourd’hui.

La femme de la rangée d’à côté vient de se réveiller subitement, après que son téléphone ai sonné au moins sept fois. Son amoureux vient de lui annoncer qu’elle s’était sans doute endormie car cela faisait une demi-heure heure qu’il l’attendait sur le quai, et que le train était passé sans qu’elle n’en sorte.

Elle ne cessait de dire « Où je suis, mais je sais pas où je suis, la seule chose que je sais c’est que je suis encore dans le train. »

Elle semble paniquée, pose des questions au contrôleur, elle va devoir aller très loin pour réussir à reprendre un train dans le sens inverse, elle en a pour deux heures de plus, je la plains.

Son attitude me fait penser à Julia Roberts, dans Pretty Woman, avant qu’elle ne rencontre Richard Gere. Elle est aussi belle et sans gêne.

Et sa voix me fait penser qu’elle doit sans doute fumer ses cigarettes par lot de dix.

Ce train, c’est le train des survivants, seize gares entre Lyon et Grenoble, la même chose en sens inverse. Alors c’est un peu à celui qui restera jusqu’au terminus. Je mise sur les gens, au départ, et puis je compare avec ceux qui sont toujours là à la fin.

En général, il ne reste pas grand monde, on est la dernière portée.


sur les images: ma copine Jessica

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