30.9.10

L'autre soir...

Trop triste comment il était coincé.

29.9.10

Léon cherche les cactus dans sa rue mais il les trouve pas.

26.9.10

"Le n° vient de partir pour la gravure, et votre travail a beaucoup plu. Aussi nous vous ferons une prochaine commande sur la double page toute entière (ce qui est moins frustrant)!"
Ce sont les mots de ce soir qui m'ont adouci en rentrant de l'école. On veut me donner du moins frustrant, on veut me défrustrer, pourtant elle ne sait pas qu'elle est ma petite messie de début d'année.
Je suis allée faire les courses et Charlotte m'a dit "Toi, tu ne manges que de la poudre." J'ai regardé mon panier et c'est vrai qu'il n'y avait que des petits pots de poudre jaunes ou oranges mais voilà, ils avaient pour noms les plats indiens que je connais et adore. Moi, je veux bien me nourrir de poudre si c'est de la bonne poudre. J'ai pris des épinards pour accompagner.
Et de la viande, je soupçonne mon corps de manquer de fer, j'ai commencé mon année comme les deux précédentes, à faire des siestes de 17h à 21h, sans pour autant avoir de mal à m'endormir ensuite. J'ai commencé mon année en dormant au moins quatorze heures par jour. Manquer de fer c'est comme manquer de sang m'avait dit le docteur. Alors j'ai acheté de la viande, de la viande pour moins dormir. Moi ça me va, je commençais à en avoir marre.
Je n'ai pas réussi à aller jusqu'à la fin de l'histoire de Richard O. Le sexe ne m'a pas dérangé, je crois que bizarrement, c'est plutôt le fait qu'il ne change jamais de tee-shirt pendant tout le film. À chaque scène je m'imaginais son odeur, j'avais envie de le mettre dans une machine à laver en entier. Au lieu de ça j'ai éteins et je me suis cuisinée de la dinde avec cette nouvelle sauce choisie au hasard au rayon des produits étrangers.
J'en ai plusieurs dans mon frigo, dont je ne comprends pas l'emballage. Je sais seulement que quand il y a des petits piments colorés c'est que ça va piquer. C'est un dimanche sans mouvements, je reste les jambes à l'horizontale, j'ai envie de sortir boire un café dans un lieu que je ne connais pas. Peut-être qu'au moment où je déciderai de bouger je ne rendrai compte que je n'en ai plus envie. Parfois ça fait ça.
Ce matin, sur l'immeuble en face de chez moi, les plaques de verre reflétaient un ciel bleu nuageux pendant qu'au-dessus, le ciel était juste atroce.

23.9.10

Je viens de faire tomber un petit pois par terre. Vient alors le moment où je ne le retrouve pas. Le moment où je sais qu'un jour je vais le retrouver, lorsqu'il sera écrasé sous mon pieds, demain matin peut-être même, mais pas ce soir, rien que pour m'embêter.
Il va attendre que je n'y songe plus pour rouler sous mon talon.

Ce matin je marchais en direction de l'école et ça m'a paru clair soudain. Ce rêve, l'article précédent, c'est ma classe. C'est tellement évident que j'avais écrit ça sans même y penser. Pas plus de dix, que des filles, choisis ta place, mon hésitation, le canapé d'angle inconfortable.
C'est incroyable comme mon rêve sent ma rentrée. Quand j'ai compris, ça m'a fait comme un éclair, je marchais en direction de l'école, deux secondes après je la voyais au coin de la rue et j'ai compris.
À la rentrée nous n'étions que neuf en tout, ce sont elles, les autres respirations que je devrai supporter. Peut-être que j'ai cru que je ne trouverai pas de place. Peut-être qu'en choisissant le canapé d'angle trop petit j'ai tenté de rester un peu éloignée.
Maintenant, la manière dont tout cela coïncide me paraît toujours aussi dingue.

Ce soir je suis toute en carton, je voudrais me plier et attendre qu'on viennent me brosser les dents en restant allongée. L'autre jour on m'a brossé les dents allongée. Il est arrivé avec deux verres, et la brosse à dents dentifricée. Un verre rempli d'eau pour rincer, et l'autre vide pour cracher. Quand quelqu'un vous brosse les dents, ça fait un peu mal, car il frotte sans sentir. Et à la fois ça fait un bien fou qu'on s'occupe de vous. Alors vous dîtes un peu aïe mais surtout miam d'avoir cette attention. Cette maman pour grand.

L'image date d'hier soir, quand on était sur le toit, qu'on regardait la fin du soleil.
Au fond de l'image, Jess et Charlotte, debouts.

21.9.10

Dans la première chambre, quatre filles, enfin, la place pour quatre filles, car à ce moment là, c'était vide. Dans la seconde chambre, trois filles, et dans la dernière, deux filles. Moins de dix on m'avait dit, tu m'étonnes. On m'a demandé de choisir un lit. Je ne savais pas trop ce qui était un lit et ce qui n'en était pas un. Il y avait tellement de choses qui paraissaient plus petites. J'ai montré ce que je trouvais le plus beau. Une sorte de canapé d'angle, qui pourrait peut-être tout de même accueillir mon corps, après quelques contorsions. On m'a montré la note. 580 euros par mois. Pour le canapé d'angle. J'ai demandé si j'étais obligée de venir, on m'a affirmé que oui. Ça m'a fait penser au vendeur de la fnac insistant pour l'extension de garantie. J'ai regardé les trois pièces, séparées par des paravents, je me suis imaginée cherchant le sommeil à côté d'autres respirations. Huit autres. Ça ressemblait à une grande bibliothèque, c'était plutôt beau. Ça me faisait penser à un autre de mes rêves. La femme s'est approchée, m'a tendu un stylo et m'a demandé de signer en me montrant une feuille qu'elle tenait face à mon visage. Je suis restée tellement longtemps immobile à regarder la feuille qu'elle s'est énervée et l'a fait signer à une autre jeune fille présente là. Qui elle, n'a pas hésité une seule seconde.

16.9.10

14.9.10

Ça, c'est le verre que j'ai cassé, il était posé au pied de mon lit et j'ai tiré le câble de la batterie de l'ordinateur qui s'est pris dedans et vlan. Du coup je l'ai redressé, avec ses pics en l'air, et j'ai continué à travailler sur mon lit. Sauf que. Sur quoi j'ai posé le pied quand j'ai voulu aller faire pipi? Et bien c'était vraiment pas un moment drôle. J'avais des trous ensuite, sous mon pied. J'ai laissé couler dans la douche et puis je l'ai enroulé dans une serviette et je suis revenue dans mon lit. Parce que mes draps ils sont tout neufs et en plus ils sont blanc aux endroits où ils sont pas rayés.
Faudrait que j'éteigne mais c'est chaque fois pareil, je me dis qu'il manque un arbre à gauche et un caillou à côté et ça n'en finit pas.

13.9.10

Ça fait maintenant deux fois que des nouvelles personnes de mon école viennent me demander si c'est moi la fille qui écrit sur le net. C'est un peu difficile j'avoue dans ces moments là je me touche les cheveux euh oui peut-être bien mais bon c'est rien quasi rien deux trois mots et peut-être que ce serait bien que vous n'y reveniez pas très souvent histoire que j'ose toujours vous regarder.
Ce serait aussi très bien que je reçoive un numéro de siret ou bien Bayard va finir par me démasquer et alors ah oui donc tu es en fait, une enfant. Une enfant qui fait des dessins pour les enfants, et qui a des récréations.
Je me suis inscrite pour avoir la carte de fidélité de monoprix. Ça m'a fait plutôt mal. Je me suis demandée si j'allais devenir comme ces mères de famille en fourrure qui faisaient la queue à la caisse, leur panier rempli de petits plats trop mignons qui valent une fortune pour la boîte.

10.9.10

Mon délice c'est ce soleil qui me brûle le bras depuis je sais pas combien de minutes. Je rêvais de ce truc, de me réveiller avec la forme de la fenêtre dessinée en soleil sur le parquet. Ici c'est comme ça tous les jours, un bocal de lumière. Je suis vraiment contente d'avoir changé, ce qui fait du bien c'est aussi les sept minutes à pieds qui me séparent de l'école. Maintenant, je n'ai plus de métro à prendre, et lorsque je dois monter dans un métro, je n'ai plus de carte d'abonné, alors je demande à quelqu'un si je peux me coller à lui pour passer les portes magnétiques. Enfin ça c'est car je n'ai pas de quoi payer mon ticket car j'ai fais opposition à ma carte bleue car quelqu'un d'inconnu s'est payé un téléphone à 304 euros avec, sur internet.
Charlotte va arriver, puis Camille, puis Lilian, chaque fois à une ou heures d'intervalle, je me demande si les rendez-vous vont parfois se chevaucher.

7.9.10

Et puis y'a ce moment où affamée je rentre chez moi avec le paquet de pâtes, le gruyère râpé et le beurre. Je me dis qu'il ne peut rien me manquer. Je monte et m'aperçois que je n'ai pas de sel. Je redescends. Je reviens avec le sel et me rends compte que je n'ai pas de casserole. Rha la flemme, je prendrai une poêle bien creuse. Mieux, je trouve un wok au fond d'un carton, pour les pâtes alphabétiques, ça ira amplement. Je remplis d'eau et je pose sur la plaque. Je n'ai pas de briquet pour allumer la plaque. Je n'ai rien qui fait du feu, je ne peux pas allumer le gaz. Je redescends acheter un briquet, je remonte, allume la plaque et fais bouillir mon eau. J'ajoute les pâtes, j'attends sept minutes. Elles sont prêtes, elles sont mignonnes, Morgane m'a dit qu'il n'y avait jamais de x dans les pâtes alphabétiques, je me dis que je vais vérifier ça dans mon assiette. Enfin mon bol, car je n'ai pas d'assiettes. Je regarde les pâtes qui pataugent et soudain je me demande comment je vais bien pouvoir les sortir de l'eau. Sans passoire, bien sûr. Je tente de les prendre à la fourchette, c'est trop lent, je mets tout dans mon bol, l'eau et les pâtes et je pose une assiette par-dessus, je retourne le tout, ça coule bien mais pas assez. Je garde l'eau qui reste. Finalement j'ai manger quelques cuillères mais j'ai très envie de vomir à cause d'avoir mangé les pâtes + l'eau des pâtes. J'ai pas vérifié si y'avait des x.
Le pire c'est le tonnerre. Ça me donne envie de me lover dans quelque chose ou quelqu'un.

Pour vos questions, oui, je n'habite plus dans le même appartement, ici c'est plus grand, petit quand même mais plus grand. Je peux faire des grands pas tout autour de ma table basse, aller d'un mur à l'autre, j'ai la place pour étaler et m'étaler. Et puis c'est plus proche de mon école, environ 7 minutes, je descends les étages à pieds et j'ai plus qu'à marcher jusqu'à ma classe. J'habite toujours toute seule, parce que j'imagine même pas habiter avec quelqu'un. Peut-être que c'est tellement que je me ballade toute nue tout le temps, mais c'est aussi que je veux pouvoir faire et mettre et installer n'importe quoi et qu'on ne me pose pas de question si je fais ci ou ça, peut-être aussi que c'est parce que quand je vis avec quelqu'un nuit et jour, les gens m'énervent rapidement, et que j'ose pas le dire alors c'est pire. Et puis j'aime tellement être toute seule que c'est très différent si quelqu'un est dans la pièce à côté, je ne me suis jamais ennuyée de ma vie, quand j'étais petite je mentais à mes copines pour rester toute seule dans ma chambre et parfois je continue à 20 ans.

2.9.10

Je suis venue à Lyon faire ma rentrée des classes. Avec rien, rien d'autre qu'un matelas pneumatique pour se mettre sur la mer. Je l'ai gonflé avec la bouche, il avait encore un goût d'eau salée.
Je l'ai posé au milieu du salon, j'ai pas osé le mettre proche d'un mur, car les murs sont encore sales. Je l'ai posé au centre de la pièce et j'ai fais une sieste. Car je n'ai dormi que deux heures la nuit dernière et que quand je suis fatiguée à ce point, je suis tout aussi déprimée. Fallait que je dorme deux heures, pour se sentir à nouveau joyeuse. Je me suis allongée sur le plastique gonflé, il s'est un peu écrasé sous moi. Je me suis recouverte d'un duvet.
J'ai dormi jusqu'à ce que le plombier m'appelle. Il a dit qu'il arrivait, alors j'ai planqué le matelas de plage, parce que j'avais honte de dormir là dessus à 13h de l'après-midi.
Quand il a quitté l'appartement, je suis allée faire des choses administratives et en revenant, suis passée par monoprix. J'ai acheté un verre, pour boire l'eau du robinet autrement que dans mes mains, une cuillère, pour étaler le nutella autrement qu'avec mes doigts, une serviette, pour m'essuyer après la douche, autrement qu'avec du papier toilette, et un gel douche, pour me laver autrement qu'avec le produit vaisselle.
Et puis j'ai pris un sandwich poulet rôti, coriandre et gingembre, pour mon repas du soir. Mais finalement je viens de l'avaler, car j'avais oublié que je n'avais pas mangé de la journée.
La rentrée est demain matin, puis dimanche j'aurai un lit. Je peux pas vraiment dire que j'ai envie d'aller à l'école.