18.11.09

Cet après-midi, j'étais à la Sucrière, pour la biennale d'art contemporain.
Et bien sûr il y avait cette table. Je l'attendais, j'en avais entendu parler, moi aussi je voulais MON livre "Volez ce livre". Et bien sûr, il y avait la gardienne. Celle qui était assise juste devant la table, qui la fixait, immobile, qui était payée pour ne jamais aller faire pipi.
Avec Lilian, on a commencé par tâter le terrain. On s'est approché, délicatement, il a penché sa main sous ses yeux et s'est emparé d'un des livres, pour le feuilleter.
Elle a hurlé "ON NE TOUCHE PAS À UNE ŒUVRE."
Puis il est allé sur le balcon, derrière elle, et a quasiment menacé de se jeter dans le vide afin qu'elle se retourne et ne me voit pas voler l'objet tant convoité, en vain.
Puis Camille est arrivée, elle a pris un livre, pour le feuilleter, et tandis que la gardienne lui répétait le même sermon qu'à Lilian, un illustre inconnu s'emparait d'un ouvrage, en toute discrétion.
C'en était trop. Il était temps de passer au vol à l'étalage pur et dur, à la course dans les escaliers et à la fuite de winner. On en avait assez de roder, vulnérables, et de recevoir les remontrances de cette bonne femme. On voulait de l'action, on voulait voir jusqu'où pouvait aller l'œuvre, on voulait du vol organisé, des poulies qui descendent du plafond ou des cannes à pêche géantes.
Nous nous sommes emparées du livre, sous les yeux de la gardienne, nous nous sommes retournées et avons fait mine de nous échapper à grandes enjambées.
Elle a hurlé. "MESDEMOISELLES! REVENEZ LÀ TOUT DE SUITE!" Et là, telle une looseuse, je me suis imaginé au poste de police, avec une plainte sur le dos, j'avais l'impression d'être en train de voler la Joconde alors que cette femme avait été entraînée pour hurler de cette manière. Il fallait résister, courir, alors que moi je suis revenue comme un petit lapin.
Ça paraît pourtant si simple, de se dire que ces gardiens sont ici pour jouer la comédie, et que le but de l'œuvre est de se faire voler, d'une façon ou d'une autre, mais c'est fichtrement difficile, en vérité.

9 commentaires:

  1. HAHAHAHHAAAAA, j'ai pas oser le voler pour de vrai!!!!!!!!!!! Horrible, grand stress!
    hahaha

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  2. J'en ai eu terriblement envie mais j'ai pas osé. Idem au MAC, un artiste propose de prendre une de ses fleurs et de l'offrir au premier venu une fois sortie...J'ai pas osé participer à la performance, et je ne pense même pas qu'on ait le droit de le faire.

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  3. On a le droit si si!
    Car au MAC je l'ai fais moi, de prendre la fleur.
    L'offrir ensuite à un inconnu fut un peu plus délicat...

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  4. Moi, je me demande si l'artiste a laissé un petit papier explicatif. Lorsque j'y suis allée, la gardienne était bien moins severe, on avait droit de prendre et de feuilleter le livre. Bien sur, il y a toujours ceux qui demandent "on peut le prendre" et obtiennent la fameuse reponse negative.
    Mais une fois que tu l'as dans les mains, c'est quand meme plus facile de le glisser dans son sac...
    :)

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  5. Je DOIS y retourner pour piquer ce fameux bouquin! La dernière fois, la gardienne elle a pas voulu que je l'enmène, puis on s'est retrouvées à discuter avec elle de tas de trucs pendant dix minutes que j'en ai oublié de le voler au final...

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  6. haha,
    j'y suis allée avec un ami.
    j'ai fais la touriste et j'ai demandé au gardien ce que c'etait que ce batiment qu'on voyait par la fenetre, si c'etait un autre lieu de la biennale. Il s'est donc retourné pour me repondre. Mon complice c'est alors jeté sur deux livres :)

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  7. ah j'ai un ami qui a voulu aussi mais n'a pas oser. J'aimerais bien tenter^^

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  8. J'avais raté cet article (Camille horrifiée)
    je veux voir ça, en vrai. Le concept me plait enormément, comem celui de la fleur qu'on doit offrir (quelq'un l'a prise, finalement, alors?)
    Bref. Et aussi je veux comment était le monsieur qui voulait les bottes, finalement.
    :)

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