6.1.13

J'ai cette petite appréhension de la main rouillée. Je reprends les pinceaux dans quinze minutes, après avoir préparé le verre d'eau et l'assiette. J'ai des tubes neufs et du papier que j'apprécie. Je vais faire un portrait, un homme brun sans doute. Je ne sais pas encore à quoi il va ressembler mais j'aimerais qu'il ai du caractère et pas la peau trop claire.
Aujourd'hui j'ai eu besoin de regarder la définition du mot infarctus sur internet, ce qui n'est pas réjouissant. Depuis, mes yeux restent rivés sur l'écran de mon téléphone. J'ai le coeur qui bat plus fort et les yeux qui brillent. Je vais baigner dans l'inquiétude pendant un moment et si jamais je n'en sors pas alors je prendrai le train.

Un peu plus tard après la nuit
Et je n'ai pas encore dormi

2 commentaires:

  1. Cette odeur acre d'acrylique où l'on se réfugie.
    Ce boit-sans-soif de papier Canson avale merveilleusement bien les idées farfelues et terrifiantes qui encombrent la matière grise.
    Comme si le manche des pinceaux était un petit réservoir qu'on remplit d'émotions en provenance de notre tête et qui coulent plus ou moins vite jusqu'à ce qu'elles soient toutes synthétisées, prennent une forme singulière et s'acoquinent les unes aux autres, collées par un peu d'harmonie qui rendrait gracieuse même le plus terrible des sentiments d'angoisse.

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