Je viens de me souvenir de la sensation d'une dent arrachée par ma nourrice. De la dent qui soudain, cède et dans un tout petit bruit, s'extirpe de sa cavité. Ça m'a fait frissonner. C'est aussi que le radiateur ne fonctionne plus ici, et que l'électricien ne veut pas venir car sur la presqu'île, il n'y a jamais de place pour se garer. C'est tout de même original, il attend de pouvoir grouper plusieurs interventions dans mon quartier pour accepter de venir. Je me demande combien de temps je vais devoir attendre…

En ce moment, je travaille pour les pompiers lyonnais. Je dessine un petit écusson qu'ils feront ensuite broder et coudre sur leurs tenues. Alors forcément, je n'ai pas carte blanche, sinon je n'aurais sans doute pas décidé de mettre une tête de bulldog énervé. Mais je trouve tout de même l'exercice très drôle, et pas courant. J'aurais juste bien aimé faire une réunion projet à la caserne mais on ne me l'a pas proposé… On peut pas tout avoir!

L'image, c'est un extrait des règles de conduite de chez Leg Agency, une agence de pub chez qui j'avais fait quelques mois de stage il y a deux ans. Cette phrase était même imprimée au dos de tous nos carnets de travail. Je dis ça comme ça.

Des diamants, des bergers allemands en faïence et une licorne ça fait toujours plaisir.

C'était son anniversaire des 24 ans.

L'autre jour au supermarché, une femme qui regarde sa main recouverte de traces rouges. Je pense à des griffures, les marques sont rouges vives et recouvrent toute sa main, elle la regarde attentivement, je la crois en état de choc, elle doit avoir tellement mal. Ça brille et c'est rouge, je m'approche pour lui demander si tout va comme elle veux ou si elle a besoin d'aide. Et là, à quelques dizaines de centimètres d'elle, j'aperçois des nuances dans ses marques rouges, j'en découvre même une rose fushia et comprends soudain qu'elle est en train de choisir son rouge à lèvres, après avoir testé tous ceux du rayon sur le dessus de sa main droite.

Pour une harmonie heureuse

Demain, des conseils supplémentaires.

Hier soir c'était le Cafeneion avec Romain. On a commencé par un soho lagoon à la boîte à sardines, il était en retard mais je n'ai pas fait la tête longtemps. On ne savait pas si le grec serait ouvert, mais on savait qu'il avait intérêt, à être ouvert. On aurait pleuré sur le pavé s'il ne l'avait pas été. On s'est assis à la table du fond, la "table tranquille", à côté des bizoukis. Sur la carte, c'était tout comme durant le voyage de septembre. Sauf les Alfa, il n'y en avait pas. Le moment où je me suis le plus régalée est celui où ils ont commencé à jouer à et chanter. J'avoue aux deux jeunes femmes de la table d'à côté qu'à ce moment là, elles étaient parties fumer dehors et que nous en avons profiter pour goûter leur vin. J'ai savouré les tomates, patates, tzatziki, gyros, pita, on était étonné que ce ne soit pas Stavros qui nous serve. On s'est dit que tous les clients étaient peut-être des mélancoliques d'un voyage récent en Grèce. En partant, j'ai crié à la patronne C'est génial ici!, elle m'a demandé, Pourquoi ne pas rester?
Maintenant j'ai repris le train pour Lyon, je suis sur le canapé vert, les jambes étendues sur la table basse. J'ai mangé une soupe aux spaghettis et je dois vider ma valise.