Avec Charlotte on a regardé un planisphère. On cherchait un avion. Au début on a tapé trop loin. Ensuite on s'est rapproché, on a cherché des avions pour plein de pays. Puis on a fini par se décider. Et un matin, elle chez BDDP, moi chez Gallimard, on a pris nos billets. Ensuite c'était la jubilation silencieuse. On souriait en coin devant nos collègues, on pouffait un peu derrière nos écrans. C'est dur à décrire ce moment qui a suivi la validation, heureusement que la pause déjeuner n'était pas loin. On part du 6 au 16, on aura un balcon, une piscine, une mer immense, des îles tout autour. On sera même quatre finalement. J'ai trop hâte d'être au premier matin.

Ce soir j'ai mangé la moitié d'un tiramisu et comme demain c'est mon anniversaire, je mangerai l'autre moitié.
C'est ce qu'elle m'a dit ce soir au téléphone. Et aussi qu'elle avait capturé un lézard. Je lui ai dis de bien le nourrir jusqu'à samedi, jusqu'à mon retour. Ensuite elle m'a demandé ce que ça mangeaient, des lézards. Je lui ai proposé de regarder sur mon ordinateur, elle m'a répondu que maman était déjà en train de le faire.
Dans deux jours je serai en vacances, je pourrai enfin ne pas mettre de réveil. J'ai vraiment hâte de pouvoir m'atteler à mes projets personnels, à mes dessins. J'espère juste qu'il ne fera pas trop chaud. J'espère que mon avant-bras ne collera pas trop à la feuille.

C'est le début du toucan qui perd son bec en éternuant.
Je dois trouver une autre histoire pour un magazine jeunesse et depuis un mois je cherche…
Vous avez une idée d'un drôle d'animal?

Ce soir je dessine, avec l'album des Daft Punk, le tout premier album ajouté à mon itunes. Forcément, quand j'ai acheté l'ordinateur, je venais de tomber amoureuse d'un garçon qui écoutait beaucoup ça. Je suis dans le salon d'une mamie partie en vacances, je dois juste arroser les plantes sur le long balcon. Le tapis est moelleux, et mes draps sont recouverts de jolies fleurs roses. La télé ne fonctionne pas.

Aujourd'hui, j'étais aux Bozar de Bruxelles occupée à visiter une sublime exposition de Jeff Wall. Et puis à la boutique je me suis retrouvée devant un vieux livre (1971) totalement sublime. Le Rapetissement de Treehorn. Sauf que moi, Edward Gorey, l'illustrateur, je ne le connaissais pas. Ça m'a fait un effet dingue, comme quand on découvre en image ce qu'on recherche depuis des années. Il est là maintenant, à côté de moi sur l'accoudoir du canapé, je viens de rentrer sur Paris. On a roulé jusqu'à Lille et puis j'ai pris un tgv. Je vais aller m'allonger pour lire Treehorn et voir pourquoi il rapetisse. Je voulais écrire à Edward Gorey mais je viens de lire qu'il est mort. Quelle déception…

Le début d'un travail avec Catherine Grive. Elle m'avait dit qu'elle serait tout en noir. Avec un chignon blond, et c'était vrai. On s'est assises rue du Trésor.