13.5.10

cette nuit de fin d'épreuves, avec donc, des degrés

C'est clair qu'elle a mis le doigt sur un truc pas con qui est la passion. Quand elle a sortie ce mot je me suis dis bah oui tout vient de là. Et chaque mot qu'elle prononçait, elle le prononçait comme un exploit.
Quand elle trouvait rien, elle se pliait et pleurait et alors c'était à nous de lui dire des choses comme de toutes façons tu vas croire que tu es seule de lui mais tu n'es pas seule de nous mais c'est dur à comprendre. Et elle nous disait oui mais c'est le seul homme que j'aime, depuis tellement d'années, le seul avec qui j'ai fais l'amour, le seul avec qui je me suis construite, et quand il est parti après m'avoir dit adieu, je croyais que c'était moi-même qui partait de mon corps.
C'était tellement vrai aussi, elle nous étalait sa tête dans un couloir, juste devant les toilettes qui avaient des petites fenêtres aux rideaux rouges et moi je lui caressais le dos. Je voyais pas quoi faire de différent, parfois je caressais, parfois je grattais, légèrement son gilet, pour lui prouver quoi, rien, j'en sais rien, qu'elle était pas seule.
Déjà j'en revenais pas qu'elle soit là. Comment elle avait fait pour se déplacer jusqu'à cet appartement, après avoir eu envie de se jeter sous le bus qui lui avait arraché son homme passion.

6 commentaires:

  1. C'est illogique, c'est instinctif et ça ne s'explique pas, la passion.
    Ça nous fait faire n'importe quoi, parfois. Et des bêtises aussi.
    J'aime bien ce mot, "homme passion", c'est tellement clair mais si difficile à décrire.

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  2. C'est triste, mais c'est beau.
    L'amour, l'amour, l'amour.

    Cela me fait penser au dernier vers de Dante dans sa Divine Comédie : "l'amor che move il sole e l'altre stelle" (c'est l'Amour qui meut le Soleil et les autres étoiles). Je crois que c'est tout à fait cela la réalité dans bien des cas.

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  3. Mais que s'est-il passé ???

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  4. Quelqu'un a quitté quelqu'un d'autre après une main entière d'années. Pas facile d'éponger ça...

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  5. "Si l'homme parfois ne fermait pas souverainement les yeux, il finirait par ne plus voir ce qui vaut d'être regardé."

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  6. Une main entière d'années, oulalah ça fait pas mal (je suis restée 3 ans avec une personne et après ça, je me rends compte que c'est dur de trouver quelqu'un d'autre avec qui cela peut durer autant..) Trois ans, cinq ans, c'est un temps assez long pour se construire et murir avec quelqu'un, effectivement. Le plus dur, c'est de prendre conscience que l'on peut exister sans l'autre et que l'on est pas dépendant de son existence pour continuer à avancer. Le plus dur, c'est de trouver une autre flamme qui nous pousse à aller de l'avant. :)

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