29.3.10

J’ai laissé le train me faire couler lentement, d’une ville à l’autre. J’étais sereine, c’est rare mais j’étais sure de l’être, pour une fois. Je ne ressentais pas cet étirement de mes chairs, il y avait comme un semblant de désir dans ce retour. Je ne sais pas d’où il provenait, il était là, en moi, ce semblant de désir de changer de lieu qui m’est souvent étranger, ce semblant de désir de le quitter car ce qui devait être fait, l’a été. Comme lorsque l’on finit quelque chose de bon, sans regret, et que l’on n’éprouve pas le besoin de faire durer les choses inutilement. C’est un peu ce que j’apprends à l’école, le less is more.
Lorsque je suis arrivée sur le quai, je l’ai vu, l’homme que je vois peu, avec qui je ne parviens à communiquer que par les touches du clavier. J’ai eu peur de le voir, je le connais, mais parfois entre deux êtres il y a quelque chose d’effrayant à partager le même espace pendant deux heures. Je crois que c’est lorsqu’il m’a aperçu, qu’il s’est éloigné. Je sais que j’aurai de toute façon respecté cette distance, que j’envisageais également.
Une fois dans le train, j’ai écouté ses chansons. Je le savais dans le wagon suivant, j’avais sa voix dans moi. J’écoute souvent ce qu’il fait, je n’ai que quatre morceaux, mais ce sont des choses qui m’impressionnent et me bercent, me bercent en m’embarquant bien ailleurs. Ce sont des choses endolories tout de même.

L'image: ma lino-forêt

6 commentaires:

  1. J'ai pensé que c'était un crâne et des cheveux à premiere vue...
    c'est peut-être parce que justement là, maintenant en tapant sur le clavier, j'ai la tête pleine de colorant pour changer de crinière. :)

    RépondreSupprimer
  2. Maintenant que Julie le dit c'est vrai que ça fait penser à une lino-racine des cheveux aussi :)

    Bonne semaine :)

    RépondreSupprimer
  3. tu l'as quitté ? ce que tu dis y ressemble.
    j'ai le coeur qui se serre...

    RépondreSupprimer
  4. Aucunement! En vérité, je n'étais pas "heureuse de partir" mais c'était la première fois que je ne souffrais pas. On a parlé tous les deux ce dimanche, pas de choses tristes, même si je pleurais un peu. Mais ensuite on était tous les deux heureux je crois. De s'être dit ça, de s'être dit ça car on s'aime à mort et que ça va faire trois années, qu'on a encore du coeur et qu'on prend le temps de dire les choses. Il m'a amené jusqu'à la gare on a marché puis on a attendu sur le quai car on avait 30 minutes d'avance, mais c'était pas triste d'avoir 30 minutes d'avance car c'était pas triste de partir car il vient me voir dans quoi, trois jours?

    RépondreSupprimer