19.11.09

On était jeudi, je savais qu'il viendrait. Il me l'avais dit, depuis mon vendredi soir de déception. Il m'avait dit "Jeudi, je viens cash." C'était ça, la phrase, je m'en souviens parfaitement.
Je suis sortie de l'école, après que la nuit soit tombée, comme chaque soir.
J'étais avec Lilian, on a traversé la place des Terreaux, comme chaque soir; pour regagner le métro, devant l'opéra. J'ai aimé ce moment où l'on avançait dans la rue, Lilian a vu des gens avec des gobelets de vin, on s'est un peu baladé pour savoir d'où venaient les verres, c'était un peu comme noël.
On a rien trouvé, mais on marchait sur les pavés, paisiblement, il faisait froid, nuit, j'étais bien car je savais qu'il allait venir, ce soir. J'étais paisible, oui, je savais que j'avais un peu de temps, beaucoup de temps, mes jambes.
Lilian a fini par s'engouffrer dans une bouche de métro, un peu plus loin, et moi j'ai continué à marcher. J'avais envie d'acheter de la lingerie, pour la mettre en rentrant, la porter sous mon peignoir, pour me sentir belle dans ses yeux.
De la lingerie à deux francs six sous, pas de la lingerie qui ressemble au mot lingerie, qui est très chic. Plutôt juste quelque chose de mignon, de bon marché, de neuf, de quasiment jamais porté, sauf en cabine d'essayage.
Je l'ai choisi violette. Je voulais de la couleur, j'avais envie de couleur.


Sur l'image, c'est mon papa.

2 commentaires:

  1. Si je m'écoutais je crois que je ne porterais jamais jamais jamais la même, c'est tellement chouette d'en acheter selon l'humeur.

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  2. Très beau moment et bien dit !
    :-))

    [Des guipures, pour les jolis mots ! :-)) ].

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