Elle a encore une forte fièvre. C'est la deuxième fois ce mois-ci, c'est toujours effrayant quand le thermomètre atteint 40, alors que sur moi il donne 36,8. Elle dort sur le canapé, envahie par des couvertures, la lumière presque éteinte. Je m'ennuie un peu, je marche dans l'appartement, je passe d'une pièce à l'autre, m'assois sur un fauteuil, une chaise. Je connais peu l'ennui habituellement. J'ai oublié de prendre un livre, celui de Patti. Je n'ai pas non plus pris ma peinture. Je me fais des oeufs brouillés pour le repas, je finis les aiguillettes de poulet. Elle se réveille quelques secondes et demande les 101 Dalmatiens, je lance le dvd mais elle se rendort dix minutes plus tard, alors je le regarde en entier. J'aime particulièrement le moment où Pongo cherche une fiancée pour son maître en regardant par la fenêtre et analysant les couples femme/chien qui passent. Jusqu'à apercevoir Anita et Perdita… J'aime beaucoup veiller sur ce petit être. Je m'empêche de m'endormir sinon je ne dormirai pas de la nuit prochaine.

Je suis confrontée au lundi soir. Je dois dire que j'ai déserté depuis septembre. J'ai l'envie d'écrire qui me brûle, la langue les doigts. C'est drôle de dire ça. J'aime ce quotidien que je vis, il me fait penser à des bouquins, à celui de Patti Smith. J'aimerais produire autant. J'ai jamais écrit ici sur une fillette qui me manque quand je ne la vois pas assez. Peu de gens me manquent quand je ne les vois pas assez, c'est pourquoi je m'en veux de ne pas avoir écrit plus tôt sur elle.