Aujourd'hui je crois que je ne sais pas vraiment où est-ce que je me trouve. Je suis coincée entre des sommeils lourds et des réveils aussi nombreux qu'effrayants. Je me suis levée en fin de matinée, tirée de la nuit par un coup de téléphone auquel je n'ai pas répondu. Chose qui l'énerve habituellement, mais voilà il est à l'école et ne peut voir mon indifférence face à mon téléphone. Je suis dans le grand lit. Trois minutes plus tard j'écoute le message, on me demande un numéro de téléphone que j'envoie par sms.
Je décide de me lever, me souviens qu'il a pris mon ordinateur pour la journée et que je ne pourrai pas travailler. Je me mets devant la télé. C'est terrible car je tombe assez vite sur les zamours et me rends compte que ce n'est pas la première fois que je regarde ce truc cette semaine et ça me fait un peu mal. Je finis par éteindre, je fais chauffer de l'eau, j'avale du riz au ketchup et retrouve mon livre. C'est le tout début de l'après-midi. Je cherche comment mettre de la musique sur son ordinateur et je n'y arrive pas, il y a trop de câbles et l'un d'eux est débranché, sans doute, mais je sais presque par avance que je ne trouverai pas lequel car je suis nulle en câbles, quand je ne suis pas avec mon petit frère. Lui est doué en câbles.
Je regarde les trous derrière l'ordinateur, derrière les enceintes, derrière un truc étrange avec beaucoup de boutons pour régler du son. Même si je connais déjà mon échec, ça m'énerve. Je décide malgré moi de rester dans le silence et m'allonge dans le hamac. Je vois le cactus mort juste à côté de moi, le cactus que je lui avais offert et que j'arrosais les week-end où je venais. Je ne comprends pas pourquoi il est mort, il a presque été plié en deux. Je lis quelques pages et me rendors. Je ne sais pas comment expliquer que ce n'est pas comme lorsque l'on s'endort paisiblement sur sa serviette à la plage avec le bruit des enfants au fond. Là, c'est plutôt un sommeil à défaut de. Pourtant le livre me passionne, et malgré ça, je n'arrive pas à résister, je m'endors comme on s'endort d'ennui.
Je me réveille un temps plus tard, ne regarde pas l'heure, dans le miroir de la salle de bain, mon cou à rougi, le haut de mon front aussi, je passe de l'eau sous mes bras et m'allonge sur le canapé. Immédiatement la lutte reprend. Je lis quelques lignes et ferme les yeux, mon bras tombe sur mon ventre, le livre, sur une de mes cuisses. Je me reprends, et reproduis la lutte une dizaine de fois. Puis je m'avoue vaincue et m'endors comme jamais.
Je rêve, mais même dans mon rêve, je ne quitte pas ce canapé, mon rêve se passe ici, je suis assise, je regarde les verres à pieds qui sont sur la table basse. Je sais même que je rêve, tellement ce sommeil est inutile. Je me dis réveille toi voyons. Et je n'y parviens pas. Je suis là dans mon rêve, assise sur le canapé et je me dis qu'en réalité je suis allongée, au même endroit mais allongée quand même, et que c'est justement cette différence qui me sépare de la réalité. Je me demande comment on fait pour sortir d'un rêve. Et c'est vraiment dans le but de me réveiller que dans mon imagination, je me lève et viens coller mon front contre le froid du verre de la fenêtre. J'ai l'impression de vraiment le sentir, ce froid sur mon front et ça marche, ça me réveille. Je ne suis pas bien, j'ai l'impression d'avoir le visage gonflé, mais surtout, que je vais replonger inutilement.
Je me lève et me dirige vers la douche, que je prends glacée. Rapide et glacée, je me force à mettre ma tête entière sous le jet. Je me savonne, je voudrais que la journée commence maintenant. Je me dis, après la douche, tu t'habilles, puis tu écris, et ensuite tu sors dehors, et t'achètes un truc à manger.
J'ai la clé de l'appartement, mais pas le pass, qui permet d'ouvrir une porte qui sépare le hall d'entrée de l'immeuble, des escaliers. Je peux par contre sortir librement de l'immeuble. Seulement, lorsque je viens chez lui et qu'il n'est pas là, je dois sonner chez des inconnus à l'interphone, pour leur demander de m'ouvrir la porte du bas, grâce à un bouton qu'ils ont chez eux. Je dis toujours la même phrase pour ça. C'est drôle, quand j'y pense, la première fois que j'ai eu à faire ça, j'ai dis "Bonjour je suis désolée de vous déranger j'habite au deuxième étage et j'ai oublié mon pass pour la porte d'en bas est-ce que vous pourriez m'ouvrir s'il vous plaît?" depuis, je n'ai plus changé aucun mot.
Je vais sortir m'acheter à manger, et lorsque je reviendrai, s'il n'y a personne pour m'ouvrir en bas, car il arrive également que quelqu'un qui sort ou entre en même temps que moi m'ouvre la porte et m'évite l'épreuve des interphones; s'il n'y a personne pour m'ouvrir en bas, j'irai manger dehors en attendant Damien. Je ne sonnerai chez personne et resterai dehors et ça me fera sans doute du bien en tous cas je crois.
Il fait trop chaud, beaucoup trop chaud. Je me suis glissée dans ta peau, je me suis dis que tu avais de la chance, de te laisser aller à l'expérience du sommeil, mais que les sommeils à défaut ne sont pas les meilleurs. Tu pourrais faire des tonnes de choses en restant chez lui. Moi, quand je suis chez lui, dans sa maison, je ne sors pas, car j'ai toujours peur de laisser une porte ouverte ou d'oublier les clés, alors je fais de gâteaux, je prépare des surprises pour quand il arrivera, et parfois je m'allonge, je m'allonge avec le chat, je l'entends qui ronronne, et je m'endors souvent comme ça. Le chat vient marcher sur mon ventre, on a notre mot pour ça : il fait de la remoulade.
RépondreSupprimerJ'y pensais, j'y pensais en te lisant. Je pensais que j'aimerais bien être chez lui, à l'attendre, à l'attendre, à tuer le temps, à ne rien faire. Quand il ouvre la porte, c'est comme si pendant toute son absence je m'étais mise sur pause, hors du monde, hors du temps, hors de tout, et en une étreinte je me retrouve dans le temps, dans ses bras, et mon coeur recommence de battre.
Il y a quelque chose de drôle, on doit écrire des lettres dans une case avant que le commentaire ne s'affiche, et les miens s'étaient : osiest. Je me suis dis que ça correspond beaucoup à ton article pour le coup.
RépondreSupprimer"Mesa, je suis Ysé, c'est moi."
RépondreSupprimerQuand vient le fameux « Mesa je suis Ysé c’est moi » tout prend une autre couleur, Mesa est à genoux, les amants se reconnaissent tout à coup à travers Dieu, si ils se donnent ce sera que totalement... Ils savent désormais qu’ils vont en souffrir...
RépondreSupprimerC'était sans doute un message vocal de maman!
RépondreSupprimerMerci en tout les cas! Mon téléphone est resté crollois et moi je suis repartie niçoise...
Oui! C'était bien ta moman!!!
RépondreSupprimeralalala... merde pour ton téléphone :)
c'est le genre de truc qui peut trop m'arriver.
Salut,
RépondreSupprimerj'ai découvert ton blog il y a quelques jours, j'aime beaucoup, aussi bien les textes que les illustrations. J'aime bien la sensation de flou que tu transmets, en tout cas c'est ce que je ressens. J'ai tout vu tout lu - au lieu de travailler sur mon mémoire- maintenant que j'ai terminé je n'ai plus d'excuses pour m'y mettre. Tous mes compliments! bises